COLOMBIE

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Situation

L’accord de paix mettant fin au conflit armé, qui a duré plus d’un demi-siècle et laissé de centaines de milliers de morts, de disparus et de millions de déplacés internes, a déjà 6 ans. Le constat est la lenteur de la mise en place des mesures de ce processus et la préoccupation face aux violences que continuent de subir les anciens membres des FARC-EP, les leaders sociaux et les communautés dans le pays (ONU). La situation défavorable due au conflit entre l’État et les groupes d’insurgés s’est intensifiée dans le contexte des élections législatives de 2022, le groupe de guérilla ELN (Armée de libération nationale) a appelé à une grève armée qui a affecté certaines régions du pays, y compris Magangué (région de Bolivar), au cours du mois de février. Parmi les stratégies du groupe insurgé figuraient l’interdiction de la mobilité et l’appel à un couvre-feu qui a empêché les activités commerciales et éducatives, ne permettant pas aux écoles de poursuivre les cours normalement.  

À Magangué, l’organisation Atucsara poursuit son travail auprès des populations déplacées.

Depuis 2004 Vivere apporte un soutien aux actions menées par Atucsara, dont le projet, avec l’appui de l’association amie CATLEYA, vise l’autonomie et le développement durable de ces communautés. Au cours de cette année le pays a traversé une crise socio-économique qui a eu un impact négatif sur la qualité de vie de la plupart des Colombiens dont les bénéficiaires du projet dans la municipalité de Magangué, l’inflation dans le pays a atteint 9,25 %, les niveaux les plus élevés de la dernière décennie, générant une forte augmentation du prix des produits du panier familial et limitant l’accès à la nourriture (la viande a augmenté de 100 %, les légumes de 70 %, le lait de 100 % et ainsi de suite.  

Le changement climatique a provoqué une augmentation historique du niveau des précipitations dans le pays (« La Niña »). Dans le cas de Magangué, l’augmentation du débit du fleuve Magdalena a provoqué la perte de récoltes et des inondations dans les villages de Santa Fe, Piñalito et La Peña. Certaines formations ont dû être suspendues. 

L’extradition d’un chef paramilitaire, appartenant au groupe criminel Clan del Golfo, vers les Etats-Unis a donné lieu à une nouvelle grève armée, menée par ledit groupe criminel avec de répercussions directes pour les communautés de Magangué avec l’incendie d’un véhicule transportant de la nourriture. Un jeune homme a été battu et intimidé par des hommes interdisant les déplacements après 18h. Intimidations et violences ont persisté dans la région et conduit à la mort d’un jeune soldat, tué dans un village de la municipalité de Magangué.

Objectifs

Rétablissement des droits alimentaires de 50 familles affectées par le conflit armé dans la commune de Magangué, par l’élevage et la gestion de poules pondeuses comme source de protéines pour améliorer leur alimentation. 

Communautés de Barranca Yuca, Piñalito et Santa Fe (Magangué).

Partenaire : Atucsara

 

 

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Réalisations 2022

Le projet est global, il inclut du plaidoyer et de la participation politique, citoyenne et communautaire, de la prévention de l’exploitation sexuelle et commerciale des enfants et des adolescents, mais porte l’accent sur la sécurité alimentaire et la consolidation de la paix. Son but : permettre aux communautés d’offrir un encadrement et une formation sociale aux enfants et aux jeunes et d’améliorer leur qualité de vie sur le plan alimentaire, économique et social. 

Atucsara a réussi la consolidation de trois associations agricoles ; dans ce sens, des ateliers de formation ont été organisés en vue de la création de projets sociaux, qui permettraient l’autosuffisance des membres de chaque association. 

Avec le soutien de Vivere, 50 familles de 3 villages, dont 11 de Piñalito, 26 de Barranca Yuca et 13 Santa Fe, ont reçu de petites espèces dans le but d’améliorer leurs conditions de vie non seulement par la vente de la volaille, mais aussi par l’utilisation pour leur alimentation. 

Des visites à domicile ont été effectuées dans chacune des communautés afin de les inviter à participer au processus de formation dans l’élevage de petites espèces. Les fiches de caractérisation ont été établies pour les personnes qui ont décidé d’y participer, afin de connaître la perception de chacun de leur niveau socio-économique, ainsi que pour créer une projection de la portée du projet, à partir du nombre total de bénéficiaires directs et indirects (158). Ce processus a été couronné de succès pour plus de 94% des familles qui ont fait du bénéfice avec l’élevage et vente de la volaille et continuent à reproduire les achats de volaille et améliorer leur sécurité alimentaire, grâce à cette première impulsion et au suivi continu des professionnels. Pour 3 familles de Santa Fe cela a été un échec (perte par maladie des volailles). Il a été prévu leur accompagnement à partir d’un fond rotatif leur permettant de  renouveler l’expérience.