COLOMBIE
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Situation
L’ accord de paix mettant fin au conflit armé, qui a duré plus d’un demi-siècle et laissé de centaines de milliers de morts, de disparus et de millions de déplacés internes, a déjà 5 ans. Mais le constat est la lenteur de la mise en place des mesures de ce processus et la préoccupation face aux violences que continuent de subir les anciens membres des FARC-EP, les leaders sociaux et les communautés dans le pays (selon l’ONU). En 2021, les atteintes au droit international et les violations des droits humains commises dans le cadre du conflit armé se sont multipliées dans certaines régions. Violence, détentions arbitraires, meurtres visant défenseurs de droits humains, leaders paysans, disparitions d’anciens combattants, et déplacements de population se poursuivent et sont dénoncés.
A Magangué (région de Bolivar), l’organisation Atucsara poursuit son travail auprès des populations déplacées dans 5 communautés. Depuis 18 ans, Vivere apporte un soutien aux actions menées par Atucsara. Son projet, mené avec l’appui de l’association amie CATLEYA, vise l’autonomie et le développement durable de ces communautés.
L’ urgence sanitaire déclarée suite à l’épidémie de COVID-19 avec des restrictions nationales obligatoires de quarantaine à partir de mars 2020 comme mesure préventive, ont affecté l’économie informelle, car plus de 50% de la population colombienne vit du travail au quotidien. A Magangué et les communautés rurales qui font partie du projet, la population vit de manière informelle et dans des conditions de grande vulnérabilité, ne sachant pas quoi faire pour survivre pendant les jours d’isolement. Le responsable du projet écrivait en 2020 : « En rapport avec la pandémie, la situation est critique à Magangué, le chômage est très élevé, pas de rentré d’argent dans les familles. Les gens n’ont pas de quoi acheter le nécessaire pour son alimentation, ils désespèrent pour 50 centimes… »
Pendant la première vague plus de 400 aides humanitaires d’urgence avec denrées alimentaires ont été livrées grâce au soutien de Catleya/Fedevaco/Basaid. Ce soutien reste encore une nécessité et reçoit une réponse positive de Vivere, intégré dans l’action globale, du plaidoyer et de la participation politique, citoyenne et communautaire, de la prévention de l’exploitation sexuelle et commerciale des enfants et des adolescents, portant l’accent sur la sécurité alimentaire et la consolidation de la paix.
Objectifs
Aide humanitaire pour 150 familles en difficulté dans le cadre du projet de développement durable et en rapport avec la pandémie COVID-19.
Communautés de Yati, Nueva Colombia, Santa Fe et La Peña (Magangue)
Partenaire : Atucsara
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Réalisations 2021
L’enquête menée en décembre 2020 à travers un formulaire de caractérisation socio-économique, a permis d’identifier 150 familles parmi les plus vulnérables à qui apporter de l’aide humanitaire d’urgence. La priorité a été donnée aux familles nombreuses avec des niveaux élevés de précarité car ce sont les groupes les plus touchés. Dans ces grands ménages, on ne consomme qu’un ou deux repas par jour et ils ne disposent pas d’un coussin économique pour faire face à la crise provoquée par le COVID-19 (dont la situation avant la pandémie était déjà vulnérable).
Pour atténuer l’impact économique causé par l’urgence, une aide humanitaire en nature (marchés) a été fournie. Le 4 et le 18 mars, 75 familles distinctes chaque jour, ont reçu des denrées non périssables et des aliments biologiques de bonne qualité qui, à leur tour, améliorent le régime alimentaire des bénéficiaires. Les familles bénéficiaires ayant en moyenne 6 membres (entre 4-11), cet appui est arrivé à 801 personnes au total.
Une partie des denrées a été achetée aux agriculteurs du projet qui, dans ce contexte, n’ont pas pu commercialiser leurs produits. Cela permet de renforcer l’économie locale, assurant un bout de revenu pour eux et leurs familles.