L’intensité de la crise humanitaire qui frappe la Syrie et les pays voisins depuis début 2011 ne diminue pas. Les personnes forcées de se déplacer à l’intérieur de la Syrie et les Syriens réfugiés dans les pays voisins se comptent en millions. Rien qu’en Syrie, plus de 13,5 millions de personnes dépendent de l’aide humanitaire. Selon les chiffres de l’ONU le nombre de morts serait d’au moins 500’000, et incalculable celui de blessés graves, 5,6 millions de Syriens réfugiés et 6,2 millions de déplacés. L’ONU qualifie la tragédie d’Idlib de ”plus grande histoire d’horreur humanitaire du XXIème siècle”. Le nombre d’habitants de la province déplacés par les combats depuis le mois de décembre 2019 atteint désormais 900’000, dont 80 % de femmes et d’enfants.
Les craignant morts ou dispersés en exil nous sommes restés longtemps sans nouvelles d’une petite équipe de volontaires, connus sur place durant les années d’avant-guerre, auxquels une profonde amitié nous liait. En octobre 2014, miraculeusement, le contact a été rétabli avec ceux qui ont pu rester en activité (pour raisons évidentes de sécurité on doit limiter les précisions quant aux personnes et aux lieux où le travail s’effectue). Pour évaluer ce qui est faisable et pour conforter l’équipe locale l’un des nôtres s’est rendu sur place en décembre 2014, en août 2016 puis en novembre 2017. La mission prévue en 2019 a dû être reportée à cause des conflits internes au Liban, passage obligé pour atteindre la frontière syrienne.