Brèves Octobre 2025

Chères et chers Membres et Amis,
Nous vous remercions de consacrer quelques instants à ces Brèves, car le travail que nombreux parmi vous soutenez se poursuit sans relâche. Nos causes ne connaissent pas de répit.

 

1° Syrie

En août, 45 enfants étaient aidés par l’équipe sur place dont 4 nouveaux admis au cours du mois. En septembre, 10 nouveaux bébés ont été pris en charge, l’effectif total reste à 45.

 

Contexte :

Bissan Fakih est chargée d’action sur le Moyen-Orient à Amnesty International. Elle est basée à Beyrouth. Dans cet article *, elle partage ses réflexions après une mission organisée par A.I. à Damas – le premier accès officiel de l’organisation à la Syrie depuis le début du soulèvement en 2011.   « Bien que je travaille sur la question des disparitions forcées en Syrie depuis plus de 10 ans, et que je connaisse les chiffres estimés, j’ai tout de même quitté la Syrie sous le choc et accablée par l’ampleur du nombre de personnes touchées. De retour à Beyrouth, en feuilletant mon carnet, j’ai vu que j’avais griffonné une note : ‘‘Je ne pense pas avoir été dans une seule pièce en Syrie où il n’y avait pas de personnes ayant survécu à la détention et de familles de disparus.’’   Même loin de notre travail, cette douleur était très présente, partout, et semblait affecter tout le monde »

 À lire sur : https://www.amnesty.be/infos/blogs/blog-paroles-chercheurs-defenseurs-victimes/article/syrie-partout-disparues-rendues-visibles?utm_source=email&utm_medium=email-newsletter&utm_campaign=2025-newsletter-37

 

République démocratique du Congo

Notes d’un des nôtres qui a effectué une mission dans la région du 2 au 14 octobre :

« Situation générale de l’Est de la RdC : les rebelles Congolais du M23, largement et ouvertement appuyés par l’armée Rwandaise, ont pris par la lutte armée le contrôle d’environ 2/3  du Nord Kivu et 1/3 du Sud Kivu, territoires qu’ils administrent de manière despotique, souvent cruelle, en tous points contraire aux droits humains. Les grandes villes de Goma et de Bukavu sont tombées depuis le printemps dernier. Le M23 est maintenant à environ 25 km seulement au nord d’Uvira, ville qu’ils convoitent avec insistance, mais leur avancée est bloquée par une coalition de troupes congolaises et burundaises. Les frontières de l’Est sont fermées tant au nord qu’au sud pour tout étranger, faisant que je n’ai pas pu poser le pied sur le sol congolais. C’est à Entebbe (Ouganda) que j’ai pu passer trois jours avec nos partenaires de Goma, puis au Burundi où à tour de rôle nos partenaires du Sud Kivu sont venus travailler avec moi. 

Lire aussi d’AI Belgique : Le M23 tue, torture et retient des civils en otage dans des lieux de détention. Notre dernière enquête en République démocratique du Congo montre et dénonce les horreurs infligées aux civils par le Mouvement du 23 mars (M23). Les faits constituent des crimes de guerre.

Le M23 tue, torture et retient des civils en otage dans des lieux de détention – Amnesty International Belgique

N’empêche !

 

Témoignage de Joyce, 15 ans : ‹‹ …Après ce que j’ai vécu, je pensais que je ne pourrais jamais retourner à l’école, car mon bourreau c’était mon enseignant, j’avais peur du regard des autres enseignants, peur d’être réprimandée par eux pour avoir dénoncé leur ami et collègue, aussi mes amies m’évitaient déjà disant que je suis devenue une femme car connaissant déjà un homme. Mais grâce à Protection et Solidarité j’ai changé d’établissement, j’ai été réintégrée l’école, l’équipe éducative été incroyable, la maman Directrice des Études ma accueillie, juste avec bienveillance. Ses gentils conseils et son suivi régulier sur ma réadaptation m’ont donné une perception positive de l’école…, je suis très contente et je souhaite poursuivre mes études jusqu’à la fin et devenir journaliste, passer à la télé encourager les autres jeunes filles d’étudier. »

 

Signalons

Ukraine : assistance aux déplacés de guerre et aux réfugiés

  • Déplacés en Ukraine-même : Les dépenses en nourriture pour la période considérée (trois mois) se sont élevées à 35’722 UAH pour 45 personnes (quarante bénéficiaires d’une aide permanente et cinq nouvelles victimes de la traite des êtres humains), soit 794 UAH par personne, l’équivalant de CHF 15,06 (€ 16,25).
  • Réfugiés au Montenegro, juillet et août : 89 personnes (37 adultes et 52 enfants) ont reçu une aide alimentaire. Elles proviennent de Kyiv, Lougansk, Dnepro, Odessa,  Kharkiv,  Zaporijia, Poltava, Donetsk,  Krivoy Rog, Irpen, Sumi, Marioupol et Kherson.

 

 

  • Réfugiés en Pologne : durant l’été 150 personnes (38 femmes et 112 enfants) ont reçu des produits alimentaires, des vêtements et des produits d’hygiène. Provenance : Sumi, Kyiv, Odessa, Marioupol, Louhansk,  Tchernihiv, Kharkiv, Kramatorsk, Slaviansk, Nikolaïev, Zaprozhye, Dnepro, Krivoy Rog, Borislav, Kremenets, Donetsk, Konstantinovka, Melitopol, Kherson, Nova Kakhovka.

 

 

  • Témoignage d’une maman :  « Je m’appelle E. R, je suis née et j’ai grandi à Zaporizhzhia. La guerre a éclaté, puis les véritables horreurs ont commencé, alors nous avons décidé de quitter la maison avec les enfants. Je suis partie en mars 2022. Mon mari est à la guerre, j’ai moi-même vécu dans un foyer avec mes deux enfants, et maintenant je loue un appartement. C’est difficile pour les enfants. Ils souffrent de troubles psychologiques parce qu’ils veulent rentrer chez eux et ont du mal à s’adapter. Je travaille comme balayeuse dans des entrées d’immeubles. À partir d’aujourd’hui, je ne travaille plus parce que je n’ai pas signé de contrat avec la gérance administrative. Nous arrivions à peine à joindre les deux bouts, mais maintenant, ce sera encore plus difficile. Il est désormais très difficile pour notre famille de se nourrir. Nous demandons de l’aide : votre soutien est indispensable et précieux. »

 

Accusés de blasphème risquant la peine de mort

 

Pour d’évidentes raisons de sécurité nous ne publions pas le pays dans lequel Vivere travaille pour cette cause avec de courageux avocats locaux. Depuis le début de l’année cette action, très exposée à la rétorsion par de fanatiques religieux violents, enregistre deux succès tellement importants au plan humain :

  • L’acquittement en avril d’un garçon mineur mensongèrement accusé de propos impies envers une divinité.
  • L’acquittement en septembre d’une femme accusée à tort par un voisin d’avoir torchonné un livre sacré. Notre avocat a démontré au tribunal qu’il s’agissait d’une machination : le voisin accusateur était en fait ami intime et complice du mari de l’accusée qui voulait purement et simplement se débarrasser définitivement de son épouse, y compris en recourant à une manigance qui aurait pu lui coûter  la vie !

En vous remerciant de votre soutien ayant permis à ce mouvement de travailler durant vingt-cinq ans au service des causes humaines parmi les plus injustement mises en péril, et avec nos salutations cordiales,

Le comité de Vivere