Chères et chers Membres et Amis,
Tout en vous souhaitant une douce entrée dans l’hiver nous vous soumettons ci-après des résumés sur le développement d’actions récentes.
1° Syrie
Nous déplorons l’agression violente et lâche dont le responsable local de l’équipe Vivere-Syrie a été victime durant une nuit d’octobre, lui infligeant un bras cassé et de nombreuses contusions graves. Aussi brave que résilient, et bien que collé dans un fauteuil pendant des semaines, notre ami M. N. n’a pas cessé de motiver l’équipe qui a poursuivi le travail au rythme habituel.
33 nouveaux bébés ont été ajoutés au groupe de 12 déjà aidés auparavant, ce qui maintient à 45 le groupe d’enfants recevant un complément nutritionnel. Cette photo nous montre Chahm :

2° Colombie
Jouer et apprendre : stratégies créatives pour l’apprentissage, la culture et l’accès à un renforcement nutritionnel chez les enfants des zones rurales.
Intégré dans le projet d’Atucsara auprès des communautés de Magangue, le soutien scolaire et nutritionnel se poursuit dans les communautés de Santa Lucía, Nueva Colombia et Barranco de Yuca.
Le but est de promouvoir le développement intégral des enfants grâce à des méthodologies pédagogiques basées sur le jeu, la tradition orale et l’expression culturelle, complétées par l’accès à un renforcement nutritionnel contribuant à leur bien-être physique et à leurs résultats scolaires.
Le soutien alimentaire a également soulagé les familles, en particulier à Santa Lucía, où le débordement du fleuve Magdalena fait régulièrement de nombreux sinistrés. Dans ce contexte la composante nutritionnelle a non seulement servi de soutien pédagogique, mais aussi de soutien solidaire aux foyers touchés par les crises sociales et climatiques.
3° Burundi
En octobre l’un des nôtres a partagé 3 jours de travail avec notre équipe partenaire ‘‘SFBSP_Burundi Association des droits de la femme ». Notre projet commun de réhabilitation de travailleuses du sexe reste toujours centré sur des femmes issues des milieux les plus défavorisés contraintes à la prostitution pour survivre. La prostitution est illégale au Burundi. En plus des risques du VIH et autres MST, de grossesses non désirées, de l’agression des clients, ces femmes travailleuses du sexe se retrouvent régulièrement dans le viseur la police des mœurs, une police très soutenue par la population. Elles sont emprisonnées, sans procès. Et si personne n’intervient, elles peuvent rester en prison toute leur vie. Ces femmes sont traitées comme si elles n’étaient pas humaines.
L’année 2025 a soutenu un quatrième groupe de 10 femmes, dont la majorité a pu effectivement se reconvertir à des activités génératrices de revenus (AGR) suffisantes pour pouvoir quitter définitivement l’esclavage sexuel. Le constat en cette fin d’année est que 80% des 40 bénéficiaires depuis 2021 ont réussi à maintenir leurs AGR et qu’elles ont abandonné l’exercice illégal de la prostitution.
Conclusion posée par notre chargée de projet, Annick Kosel : « Le projet mis en œuvre par Vivere en partenariat avec SFBSP-Burundi a eu un impact social et économique très positif sur la vie des femmes travailleuses du sexe ciblées. Ce projet fait la différence pour les bénéficiaires. Il change des vies. L’approche : formation, financement, et suivi régulier se révèle être pertinente, efficace et reproductible. Au terme des 4 phases du projet, je recommande, si les finances de Vivere le permettent, de reconduire ce projet, avec de nouveaux bénéficiaires, à Bujumbura et/ou ailleurs dans le pays et avec SFBSP comme partenaire. »
La mission sur place du mois dernier a permis de finaliser le cadrage du travail pour 2026, travail qui sera étendu à la région de Kirundo au nord du pays. SFBSP ayant obtenu une subvention importante de l’ambassade de France à Bujumbura d’une part, et d’autre part avec une aide financière significative de nos amis de l’association ‘Solidaires sans Frontières’ (Lyon, France), notre projet pourra dès le mois prochain encadrer soixante nouvelles travailleuses du sexe, 40 à Kirundo et 20 à la capitale. C’est donc un grand bond en avant dans cette œuvre de simple justice !

4° Pakistan : Khawajasira Panah Gah, le premier centre d’accueil pour la protection de personnes transgenre au Pakistan
Les Brèves de juin dernier vous annonçaient le début de ce nouveau partenariat, et la décision du comité de Vivere d’appuyer Khawajasira Panahgah Gah (KPG) avec un montant de CHF 1’694 (euros 1’797) principalement pour le loyer annuel de l’abri. Nous recevons très régulièrement des nouvelles des activités d’entraide de cette équipe extrêmement vigoureuse, qui à longueur de temps brave les préjugés souvent virulents et violents des éléments rétrogrades de la population. Voici la traduction d’une des chroniques que Sonia nous envoie ce mois-ci :
« Je suis ravie de partager avec vous une histoire inspirante qui reflète l’esprit et la mission véritables de KPG — une histoire de courage, de compassion et de transformation.
Il y a quelques mois, nous sommes tombés sur une vidéo bouleversante de Zaini, une personne transgenre membre de notre communauté, qui avait été victime d’un terrible accident de la route alors qu’elle était sous l’emprise de la drogue. Sans hésiter, notre équipe a immédiatement réagi : nous l’avons secourue, lui avons prodigué des soins d’urgence et l’avons admise dans un centre de réadaptation privé grâce à nos efforts personnels et à notre dévouement.
(Elle a fait ses études et obtenu son diplôme intermédiaire dans un collège privé local. Elle appartient à une famille de classe moyenne, mais en raison du manque d’acceptation de sa famille et de ses frères et sœurs, elle vit seule dans un appartement depuis quelque temps. Malheureusement, en raison des possibilités d’emploi très limitées pour les personnes transgenres au Pakistan, elle n’a pas pu trouver d’emploi convenable et s’est lancée dans le travail du sexe pour subvenir à ses besoins. Pendant cette période, dans cet environnement, certains clients l’ont initiée à la consommation de drogue, ce qui a finalement conduit à sa dépendance.)
Le centre proposait deux programmes : un cours de trois mois pour les cas de dépendance légère et un cours de six mois pour les cas graves. Au départ, nous avons opté pour le cours le plus court, mais après avoir évalué les recommandations des médecins, nous l’avons inscrite au programme de traitement prolongé de six mois afin de garantir un rétablissement durable. Grâce à des soins constants, un accompagnement émotionnel et l’amour de notre communauté, Zaini a surmonté ses difficultés et redécouvert sa force et son but dans la vie.
Après avoir terminé son traitement avec succès, Zaini est venue séjourner avec nous à **KPG**, son foyer sûr, pendant un mois supplémentaire. Entourée d’acceptation, d’attention et d’affection sincère, elle s’est épanouie à nouveau, confiante, sereine et pleine d’espoir. Pendant cette période, de nombreux membres de la communauté lui ont rendu visite, lui rappelant qu’elle était profondément appréciée et qu’elle n’était jamais seule.
Lorsque sa famille a appris son rétablissement, elle nous a contactés. Pendant sa rééducation, son père était malheureusement décédé et sa mère, qui vivait désormais seule, aspirait à retrouver sa fille. Leurs retrouvailles ont été émouvantes et profondément touchantes. Voir Zaini rentrer chez elle dans les bras ouverts de sa mère a été un moment de pure guérison et d’amour, un symbole puissant de ce que la compassion et la communauté peuvent accomplir. Pour nous, chez KPG, ce n’était pas seulement une réussite, mais un rappel renouvelé de notre raison d’être et de notre foi.
Le parcours de Zaini incarne la force, la résilience et l’esprit de notre communauté. Cependant, nous savons qu’il existe de nombreux autres ‘‘Zainis’’ qui continuent de lutter, dans l’attente d’un moment d’espoir et d’une main secourable. Chaque histoire à succès comme la sienne renforce notre conviction que le rétablissement, la dignité et le changement sont réellement possibles.
Nous apprécions profondément votre soutien pour KPG— que Dieu nous accorde la sagesse, la force et les moyens durables pour poursuivre cette mission d’amour et de service. Ensemble, nous continuerons à transformer des vies avec compassion et humanité.
Avec nos sincères salutations et notre profonde gratitude, Sonia Naz Directrice, Khawajasira Panah Gah (KPG) »

5° Vivere au Marché de Noël solidaire
Face à la baisse des fonds alloués à la coopération internationale, la 19ème édition du Marché de Noël Solidaire, qui se tient du 11 au 13 décembre, offre une belle occasion de soutenir 40 organisations qui restent créatives et combatives, et à travers elles des populations dont vous pourrez découvrir le riche artisanat dans un cadre multiculturel et festif. Cette année, en outre, une douzaine de stands info tenus par diverses organisations s’ajouteront au menu – que de découvertes en perspective !
Le Marché de Noël solidaire 2025 se tient dans le cadre d’un contexte difficile pour la coopération internationale, puisqu’une tendance mondiale a vu de nombreux pays, dont la Suisse, réduire les fonds alloués à la coopération. Mais quand des gouvernements font le choix du repli, il appartient toujours à leurs citoyen·ne·s de faire, à l’inverse, un choix de solidarité et d’entraide, en soutenant directement des projets de solidarité et en renforçant ainsi de manière horizontale les liens entre les peuples ! Et justement, faire ses achats au Marché de Noël solidaire, c’est augmenter directement les moyens d’organisations qui mènent des projets utiles aux populations concernées à travers de réels partenariats, et ce dans un cadre chaleureux, propice aux rencontres et aux découvertes. Avec plus d’une trentaine de pays représentés, vous êtes assurés de dénicher des produits jamais vus ailleurs, de bénéficier d’un énorme choix d’artisanat, et de découvrir dans le même temps l’histoire des produits, ainsi que l’engagement collectif et la solidarité qu’ils représentent. Cerise sur le gâteau, vous pourrez en tout temps vous installer pour boire et manger. Bref, une opportunité à ne pas manquer !
Le stand de Vivere sera dans la grande salle au 2ème étage.
HORAIRES
Jeudi – vendredi : 17h – 22h et Samedi : 11h – 20h
Avenue Jean-Jacques Mercier 3, 1003 Lausanne
