Chères et chers Membres et Amis,
Pour chacune et chacun de vous comme pour vos chers veuillez bien agréer nos meilleurs vœux pour vos événements de fin d’année, avec notre espoir que l’entrée dans l’An Neuf vous sera positive et porteuse de bonnes choses. Voici brièvement quelques nouvelles, toutes émanant de contextes difficiles mais où des actions de simple justice réparent, protègent, soignent, sans relâche. Ceci est possible grâce au courage dévoué des équipes et partenaires sur le terrain, et grâce à vous !
1° Syrie
En novembre 13 nouveaux bébés sont venus s’ajouter à ceux précédemment pris en charge, ce qui constitue un total de 45 nourrissons recevant un complément nutritionnel. Parmi les nouveaux venus 5 familles rapatriées sans logement sont hébergées en dépannage par de la parenté, 5 autres ont réussi à sous-louer des maisonnettes, une s’est vu prêter un logis et la dernière vit dans la ferme où le père est tâcheron.
Deux pères de famille précédemment fonctionnaires ont été renvoyés à cause de leur appartenance à la communauté Alaouite.
Depuis le début de notre action en Syrie en 2014, 1’980 bébés ont été soutenus, dont 180 au cours de cette année 2025 incluant les jumeaux Ayla & Eleine sur la photo ci-après.
Un an après la chute du régime de Bachar al-Assad, le sort de milliers d’enfants syriens disparus reste inconnu. Adoptés à l’étranger, vendus à des réseaux de mendicité ou de prostitution, envoyés au front: les hypothèses vont bon train, mais des milliers de familles ne savent toujours pas ce qu’il est advenu de ces enfants. Voir article et vidéos sur https://www.rts.ch/info/monde/2025/article/syrie-des-milliers-d-enfants-disparus-pendant-la-guerre-enquete-en-cours-29084540.html

2° Burundi
Pour faire suite aux Brèves du mois dernier voici les témoignages de trois femmes ayant été soutenues par notre projet pour quitter durablement le travail du sexe auquel le dénuement les avait poussées :
Femme K : « Mon mari m’a abandonné depuis que j’ai connu mon état sérologique. C’était en 2018 quand j’ai fait le dépistage et le personnel soignant m’a confirmé que je suis séropositive. Mon mari a quitté le foyer, il est allé faire le dépistage lui seul et il ne m’a pas dit ses résultats. J’ai élevé seule mes trois enfants et c’est là que j’ai commencé la prostitution afin de les prendre en charge. Dans cette période, ce n’est pas facile chez moi mais mes amies m’ont conseillé de résister car nous n’avons pas d’autres choix. Depuis que la SFBSP en collaboration avec Vivere m’est donné un capital, j’ai pris la décision d’abandonner ce métier et voilà aujourd’hui ma réputation dans notre quartier a changé, je fais le commerce des denrées alimentaires et je suis capable de payer le loyer sans problème, de nourrir mes enfants et de payer leurs scolarités ainsi que d’autres petits besoins. Je remercie vivement ces organisations qui ont changé ma vie et celles de mes enfants et je prie notre Dieu afin de les garder et de continuer les ouvrir les portes afin qu’elles puissent bénir nos amies qui sont encore dans la rue.»
Femme M : « Depuis que j’ai reçu les fonds du 2ème tour, j’ai acheté une autre machine à coudre et je l’ai mis en location. A part les frais que je gagne dans mon activité, je reçois chaque mois d’autres sommes de celui qui l’utilise et ça contribue pour répondre aux charges ménagères.»
Femme L : « Avant que j’ai reçu des fonds, les personnes de mon entourage me pointaient des doigts et me surnommaient des noms de leurs choix. Mais aujourd’hui, quand je fais du commerce des denrées alimentaires, elles viennent acheter et m’appellent ou me saluent en me disant avec du respect, elles ont déjà changé leurs habitudes de me salir avec des injures à l’appui. Je m’engage devant vous que je ne retournerai jamais dans la prostitution, je dois combattre en utilisant toutes mes forces afin de gagner ma vie dans ce commerce que j’ai déjà commencé. »
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3° Pakistan : Khawajasira Panah Gah, le premier centre d’accueil pour la protection de personnes transgenre dans le pays.
Parcours tellement difficile d’une enfant que Sonia, responsable de cette entité partenaire de Vivere depuis l’an dernier, résume ainsi (traduction) :
« Je vous écris pour vous faire part du contexte détaillé et de la situation actuelle d’une enfant transgenre nommée P., dont le cas nous tient particulièrement à cœur à Khawajasira Panah Gah (KPG).
P. est née à Heera Mandi (quartier chaud) dans une famille dont le gagne-pain était le travail du sexe. Sa mère est malheureusement décédée des suites de sa toxicomanie, tandis que son père luttait également contre cette addiction. Dès son plus jeune âge, P. a été victime d’exploitation et a été exposée à la dure réalité du travail du sexe et de la toxicomanie.
À l’âge de dix ans environ, avec le soutien de notre équipe, nous l’avons secourue et placée au Bureau de protection de l’enfance. Cependant, après y avoir passé un an, elle a été reprise par son oncle maternel qui l’a exploitée davantage en la poussant à mendier, à se prostituer et à se droguer. Après avoir appris cela, et avec le soutien du Punjab Tahafuz Institute, nous sommes intervenus une nouvelle fois pour la sauver et la placer sous protection. Malheureusement, elle s’est enfuie de l’institut en raison de sa lutte contre la toxicomanie.
Conscients de la gravité de son état, nous l’avons admise dans un centre de réadaptation à nos frais, car aucun soutien extérieur n’était disponible pour cela. Après une période de traitement, le centre nous a informés de son rétablissement et nous a conseillé de la tenir éloignée du quartier rouge afin d’éviter toute rechute. Nous l’avons alors accueillie au KPG, où nous lui avons fourni un abri, des soins et, surtout, la possibilité de commencer sa scolarité. Elle a montré des progrès encourageants.
Malheureusement, son père a commencé à nous contacter sans relâche pour réclamer la garde de P.. Compte tenu de l’importance juridique et culturelle accordée aux liens du sang au Pakistan, nous n’avons eu d’autre choix que de la lui rendre. À l’heure actuelle, elle est de retour chez son père.
Bien que cette situation nous attriste, nous trouvons du réconfort dans le fait que nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour la protéger, la réhabiliter et lui offrir les bases d’une vie meilleure. Nous espérons sincèrement qu’elle restera en sécurité, qu’elle évitera de retomber dans le cercle vicieux du travail du sexe et de la toxicomanie, et qu’elle se dirigera vers un avenir prospère et digne.
Pour répondre à votre question, P. est née de sexe masculin, mais comme vous le savez les enfants transgenres ne se sentent souvent pas à l’aise avec leur genre biologique. Dès son plus jeune âge, elle s’est toujours identifiée et sentie en harmonie avec le fait d’être une fille transgenre, et nous la respectons pleinement. »
4° Alerte au Sud Kivu, RdC
Tard dans la journée du 9 décembre, le M23 et les forces rwandaises sont entrés dans Uvira après une semaine de combats qui ont repoussé les forces militaires congolaises et burundaises et une coalition de milices connue sous le nom de Wazalendo. Les rebelles exposent les civils à de graves risques d’abus, notamment les militant-e-s défenseurs des droits humains, les journalistes indépendants, les artistes engagés, et tous ceux qui contestent cette invasion brutale.
Le territoire d’Uvira est la base historique de l’engagement de Vivere depuis 2004 dans ce pays. Nous y avons plusieurs partenaires locaux, courageux activistes œuvrant pour la défense des opprimés comme pour la lutte contre l’impunité. Ensemble avec leurs familles ils sont obligés de fuir pour se réfugier soit dans un pays voisin soit plus au sud en RdC. Nous estimons être notre devoir de les soutenir pour les frais de parcours et de réinstallation provisoire en catastrophe. Ces dépenses, forcément imprévues, grèvent notre budget avec un impact significatif. Nous remercions de tout cœur celles et ceux d’entre vous qui nous aident à collecter ce qu’il faut pour protéger ces braves contre la répression qui les traque.
5° Marché de Noël Solidaire du 11 au 13 décembre à Lausanne.
Plusieurs d’entre vous nous avez fait le plaisir de passer au stand de Vivere parmi les flots incessants de visiteurs ayant parcouru ce Marché où la solidarité était palpable en effet. Les bénévoles de notre mouvement se sont relayés de longues heures durant pour proposer nos articles tout en expliquant les tenants et aboutissants des actions sur le terrain. Un impressionnant bénéfice de CHF 4’458 a été réalisé, (€ 4’781) qui est affecté à parts égales entre :
- Colombie : appui nutritionnel et scolaire aux enfants des communautés de Magangue et, dans le cadre du travail pour la paix (partenaire : Atucsara).
- Burundi : soutien à 60 femmes travailleuses du sexe à travers une activité génératrice de revenus, selon leur volonté de sortir de la prostitution où l’extrême dénuement les a poussées. (partenaire : Solidarité des femmes pour le bienêtre social et le progrès, Bujumbura)


Chères et chers Membres et Amis, nous renouvelons notre reconnaissance pour votre intérêt envers le travail de Vivere, pour votre confiance qui nous est tellement importante, et nous vous souhaitons une très belle Nouvelle Année 2026 !
Le comité de Vivere
