ACMEJ, Tulizeni, Syrie, Abolition

Chères et chers Membres et Amis,

 

1° Sud et Nord Kivu, R.d.Congo

 

– Secours urgent : dans la journée du 24 juillet des hommes armés apparentés aux combattants Maï-Maï, en connivence avec des Burundais armés de Kiryama, ont fait incursion dans le village de Kitembo à la recherche de Peter Byagolo, militant de notre partenaire local l’ass. ACMEJ. On cherche à attenter à la vie de ce jeune homme pour l’empêcher de poursuivre son travail d’enquête sur les crimes commis dans la région.

Le 8 août, après avoir en vain frappé à d’autres portes, ACMEJ nous saisit de la demande pressante de protéger Peter. Le lendemain 9 août nous envoyons $ 500- (CHF 497) permettant son éloignement pour mise à l’abri durant un mois.

 

Depuis sa création Vivere se veut d’être facilement accessible, et rapidement réactif, en pareille urgence. Dans nos contextes de travail une vie humaine peut être sauvegardée, ou perdue, pour une question de quelques heures en plus ou en moins, alors que juste une somme relativement modeste est requise.

 

– Témoignage :

 

Comme annoncé dans les précédentes Brèves, Georgette Tshibang était parmi nous à Lausanne pour partager la soirée du 8 août à laquelle une quinzaine de participants sont venus échanger avec elle.

 

Pour rappel, son centre Tulizeni à Goma assure la protection de 93 enfants non-accompagnés et de 6 jeunes filles mères-célibataires avec leurs bébés. Tulizeni accompagne par ailleurs pour leur réhabilitation plus de 200 femmes déplacées qui furent victimes de violences.

 

Un interview filmé a été réalisé. Dès que le document sera monté nous vous le communiquerons.

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2°        Syrie

 

  • Libération de femmes & filles injustement incarcérées : notre avocate et amie sur place a obtenu la libération d’Ikram le 23 juillet dernier après dix longs mois de procédure.
Ayant du fuir Idlib au plus fort des combats, et malgré son fort niveau d’éducation, Ikram en avait été réduite à devenir la seconde épouse d’un homme déjà marié avec enfants. Cet homme confie à Ikram d’aller changer un billet de $ 100 en livres syriennes pour payer le loyer. En fait et à l’insu de la victime le billet était une contrefaçon ce qui vaut à la jeune femme d’être jetée en prison en novembre 2017 tandis que son mari, contrebandier avéré, s’enfuit à l’étranger en l’abandonnant à son triste sort.

 

Depuis le début de notre action dans ce domaine Vivere-Syrie a obtenu la libération de treize femmes. À présent nous avons encore quatre cas en cours de plaidoirie dont celui de Nadia qui était récemment sur le point d’être élargie mais dont le mari vient d’être accusé de terrorisme, ce qui oblitère d’un coup tout le travail précédemment effectué pour constituer l’innocence de la jeune femme.

 

Vu l’engagement et le volontarisme des deux jeunes avocates qui ont le courage de collaborer avec nous, le coût de revient moyen par cas mené à terme est réduit à CHF 126 (€ 110). Nous remercions encore une fois la fondation Sentinelles d’avoir permis à Vivere d’assumer ces dépenses.

 

Quand on sait les dangers encourus par les internés dans les prisons du régime de Damas il nous a très tôt paru indispensable de prendre la défense des plus vulnérables, soient les filles et les femmes injustement incarcérées. Illustrant ce péril est ce reportage édifiant de la RTS : « La Syrie a discrètement officialisé le décès de centaines de détenus », https://www.rts.ch/play/radio/la-matinale/audio/la-syrie-a-discretement-officialise-le-deces-de-centaines-de-detenus?id=9766808&station=a9e7621504c6959e35c3ecbe7f6bed0446cdf8da

 

 

  • Compléments nutritionnels pour bébés : l’équipe Vivere-Syrie adresse cette narration :
L’histoire de Ghalia:

‘‘Regardant les yeux de Ghalia, c’est lire une histoire de douleur!..

Regardant les yeux, et les mains de sa sœur, et de son frère, c’est lire une histoire d’humanité, de solidarité, et de douceur!..

Ghalia, bébée d’un an et demi, a vu le jour avec une petite santé, et des problèmes de nutrition. Elle est la troisième enfant d’une famille émigrée de Damas, à cause de la guerre, pour vivre, à L…, dans une modeste maison louée.

Le papa se livre à plusieurs petits travaux : chauffeur de taxi, travaux de construction, et autres, pour pouvoir assurer les besoins  de sa famille: loyer, nourriture, habits, école, lait, couches…

Quant à la maman, elle se livre aux travaux de la maison, de ses enfants, et, surtout, de sa petite Ghalia…

Toute aide pour cette famille vient soulager la dureté de leur vie, et, surtout, l’aide pour le lait est si précieuse  pour la petite Ghalia. Et, c’est Merci à toutes les amies, et les amis de Vivere, pour leurs dons généreux et solidaires.’’

 

 

 

3°   Campagne-action pour l’abolition de la peine de mort et de l’emprisonnement à vie d’enfants

 

Le 22 juin à l’Ecole Internationale de Lausanne s’est tenu un débat contradictoire sur la peine de mort applicable aux mineurs (au moment des faits qui leur sont reprochés), et ce dans le cadre d’une semaine pédagogique sur les droits humains. Responsable chez nous de cette action, Bernard était présent. Enseignants et étudiants se sont partagé les rôles pour confronter les arguments. Les « acteurs’’ (enseignants et étudiants) ont fait un réel effort de recherche de documentation et d’arguments pour exprimer des analyses nettement plus fondées et crédibles qu’au « Café du Commerce ». Les étudiant-e-s n’étaient pas les moins virulents pour promouvoir l’idée que la notion de souveraineté d’un pays ne permet en aucun cas de contredire, dans la pratique pénale, les normes et standards internationaux des droits humains, que ces mêmes États ont négociés, adoptés, signés et ratifiés.

 

Nous rappelons la pétition que Vivere promeut sur https://www.change.org/p/conseil-des-droits-de-l-homme-des-nations-unies-abolition-de-la-peine-de-mort-applicable-aux-mineurs    et nous vous remercions de bien vouloir y intéresser un maximum de personnes parmi vos contacts.

 

Iran :

Selon “ Iran Human Rights Monitor” (27 Juin 2018) : “ La justice” iranienne a procédé le 27 juin dernier, dans la prison de Qom, à l’exécution par pendaison de Abofazi Chezani Shahari. Poursuivi pour l’agression mortelle d’un jeune homme en septembre 2014, il était âgé de 14 ans au moment du crime. Malgré tous les recours et les nombreux appels d’organismes de défense des droits de l’enfant, dont Amnesty International, il fut condamné à mort sur la base de l’Article 147 du Code Pénal Islamique fixant l’âge de la “maturité mentale” à 14 ans et six mois, (et à l’âge de 8 ans et mois pour les filles…). Au regard de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (Articles 6 et 37) ratifiée par la République Islamique d’Iran, cette exécution est une forfaiture (“crime commis par un fonctionnaire public dans l’exercice de sa fonction”). Il faudra bien qu’un jour, l’Iran se conforme à la Convention de Vienne sur le droit des Traités, stipulant (Article 27) qu’un État “ne peut invoquer les dispositions de son droit interne comme justifiant la non-exécution d’un traité’’.

 

Avec notre considération et nos meilleures salutations,

Le comité de Vivere

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