Une étape franchie dans la lutte contre l’impunité !

Chères et chers membres et Amis,

C’est une satisfaction pour Vivere et pour tous ceux qui, en RdC, en Afrique et partout dans le monde luttent contre l’impunité : Roger Lumbala, auteur de crimes contre l’humanité, a été arrêté à Paris le 29 décembre dernier par l’Office Central de Lutte contre les Crimes contre l’Humanité (OCLCH) en application de la compétence universelle.

Lumbala est le commanditaire de crimes commis en Ituri et dans le Haut Uélé, dans le nord-est de la RDC, entre 2000 et 2003. Il dirigeait alors le Rassemblement Congolais pour la Démocratie-National (RCD-N) avec le soutien de l’Ouganda. Il y a fait fortune en exploitant les mines d’or et de diamants tout en se livrant aux tueries massives d’êtres humains et au braconnage d’éléphants.

Il était à l’avant-garde de l’opération « Effacer le tableau » caractérisée selon l’ONU par le « recours au pillage, au meurtre et au viol comme tactique de guerre ». L’Église catholique et les ONGs locales ont aussi signalé la torture de Pygmées pour sucer leur sang, censé donner un pouvoir absolu.

Après l’accord de paix de 2003, aucune autorité ne demande des comptes à Lumbala… Il devient ministre de Kabila qui le suspend peu après pour détournement de fonds publics et corruption.

En 2011 il est élu député du Kasaï, tout en retournant, toujours dans l’est de la RdC, à l’illégalité et aux massacres sous l’égide du Mouvement du 23 mars (M23).

Il est interpellé une première fois au Burundi en 2012 mais réussit, avec l’aide de l’ambassade d’Afrique du Sud, à s’envoler pour le Kenya et, de là, pour la France où il ose demander le statut de réfugié, qui lui est refusé.

Il voyage alors en Europe et en Afrique, notamment à Kampala où, en 2013, il représente le M23 dans les négociations de paix avec le gouvernement Congolais. 

Il s’établit en 2017 à Kinshasa où il se rapproche, à la tête d’un petit parti, de Etienne Tshisekedi et croit alors jouir d’une sorte d’immunité diplomatique.

Son arrestation, son emprisonnement, son inculpation témoignent qu’aucun criminel contre l’humanité n’est définitivement à l’abri de justes poursuites judiciaires.

Après la condamnation en 2017 de Hissène Habré, vingt ans après ses crimes, le prochain jugement de Lumbala est un encouragement pour tous les militants de la lutte contre l’impunité.

La compétence universelle est un excellent outil pour les victimes de crimes internationaux, et leurs défenseurs, s’ils ne trouvent pas justice dans leur propre pays.

Le comité de Vivere