Brèves Mai 2021

Chères et chers Membres et Amis,

Nous espérons que cette période sera pour chacune et chacun d’entre vous sans trop de souci ni de contraintes vis-à-vis de la pandémie.

1°          Nouvelle action au Burundi. Elles se prostituent à cause de l’extrême pauvreté : elles risquent la prison « à vie » ou la mort.

Vona a eu 3 enfants pendant les 5 ans de mariage. Battue par son mari, ce dernier a décidé un jour de chasser Vona et les 3 enfants de sa maison. En tant que femme mariée, Vona dépend, à tout point de vue, de son mari, et ce indépendamment des lois qui instaurent l’égalité entre les époux. Au Burundi, être répudiée par son mari, c’est porter le sceau de la honte. C’est faire honte à sa famille. Une fois chassée, Vona s’est retrouvée sans toit, sans argent, sans champ pour faire pousser les cultures : elle était totalement démunie. Elle n’avait rien, à part ses enfants qu’il lui fallait nourrir. C’est ainsi qu’elle s’est livrée à la prostitution. La prostitution est illégale au Burundi. En se prostituant, Vona s’expose à : la violence de n’importe quel citoyen qui peut s’arroger le droit de la tabasser à mort pour défendre les mœurs ; la torture des clients, aux viols, aux maladies sexuellement transmissibles, à l’emprisonnement, parfois « à vie » car ces affaires sont rarement jugées et les femmes peuvent croupir indéfiniment en prison.

Des situations similaires à celle de Vona, l’association Solidarité des femmes pour le bien-être social et le progrès (SFBLSP), notre partenaire au Burundi en a recensé 619 dans sa zone d’intervention. Aucune de ces femmes n’a choisi de se prostituer.

Vivere apporte son assistance juridique aux femmes travailleuses de sexe victimes de violences et qui font le pas de porter plainte pénale, rappelant ainsi que toute personne a droit à être traitée avec dignité. D’autre part Vivere soutient l’action de SFBLSP en accordant une assistance juridique pour que les femmes emprisonnées soient jugées au lieu de les laisser croupir en prison sans jugement.

L’insertion socio-professionnelle de ces femmes est aussi au cœur des réflexions avec notre partenaire au Burundi.

Le budget d’assistance légale pour dix victimes, tout inclus jusqu’au terme de chaque procédure en justice, se chiffre à €3’500 (CHF 3’954), somme que nous avons avancée sur fonds propres en espérant que des contributions solidaires pourront nous être confiées pour ce travail. Merci à vous de bien vouloir relayer le message.

Ce projet sera expliqué plus en détail lors de notre assemblée générale du 20 mai.

Photo Jean N, mars 21 – Burundi

2°          Syrie

Dans une situation de restrictions extrêmes, touchés par la pandémie et dans l’incertitude des prochaines élections, le mois dernier l’équipe sur place a pu assister 64 nourrissons avec un complément nutritionnel : 18 nouveaux bébés se sont ajoutés aux 46 suivis précédemment. Dont bébé Talia sur cette photo :

3°          R.d.Congo  Lutte contre l’impunité

Notre 33ème  Chambre foraine du Tribunal militaire garnison d’Uvira s’est tenue à Bangwe, territoire de Fizi, du 15 au 17. Ont été instruites et jugées :

  • 2 affaires de meurtre
  • 1 affaire de vol à main armée et tirs intempestifs avec arme de guerre

Les 3 prévenus reconnus coupables par les juges ont été condamnés à des peines proportionnées aux délits qu’ils avaient commis.

La piste étant interrompue suite à pluies torrentielles, le tribunal est obligé de finir le parcours en barque sur le lac Tanganyika pour atteindre le village de Bangwe
Les juges en audience
Avocats (nous assurons tant ceux pour la partie civile que ceux pour la défense des prévenus)
Parole donnée au prévenu

4°          Pakistan : campagne action pour l’abolition de la peine de mort appliquée aux mineurs

Un nouvel outil pour la défense des enfants.    En plus de la défense de cas individuels de mineurs incarcérés risquant la peine de mort ou la prison à vie, Sarmad, un des avocats-partenaires de Vivere, contribue au développement du plaidoyer visant à alerter l’opinion publique pour inciter les autorités judiciaires à mieux respecter les droits de l’enfant dans les procédures judiciaires. Avec notre soutien tant en ressource qu’en méthodologie cet avocat a initié en février 2021 l’envoi d’une « newsletter » mensuel destiné aux  professionnels de la justice des mineurs de l’État du Punjab. Ce périodique contient des informations factuelles sur des cas individuels (sans divulguer les noms des jeunes), notamment lorsqu’ils sont révélateurs des carences et défauts de la justice juvénile du pays, en référence à la loi promulguée en 2018 au niveau fédéral. Cette loi est en effet mal connue des policiers et/ou mal interprétée par certains juges, sans compter que les assistants sociaux (« probation officers ») supposés avoir enquêté sur les mineurs et leurs familles, n’ont reçu aucune formation sur cette loi, et dépendant de services disposant de très peu de moyens – ne serait-ce que pour se déplacer dans les familles ou pour visiter les prisons.

Pour s’abonner à cette newsletter, merci de nous en faire la demande sur contact@vivere.ch  ou bien directement sur https://legalawarenesswatch.com/

Identification de mineurs risquant une peine injuste.   Nos deux partenaires L.A.W. dans le Pendjab et M.R.D.O. dans le Sindh et leurs avocats ont initié une 2ème enquête dans de nouveaux centres de détention pour mineurs, afin de détecter les cas de jeunes poursuivis et incarcérés comme suspectés de crimes susceptibles d’aboutir à la peine capitale ou à la prison à vie, que ce soit pour cause de doute sur leur âge ou pour la gravité de leurs crimes.  La première enquête avait identifié 87 cas individuels, dont un seul cas bénéficiait de l’aide d’un avocat.

Dans les deux États les autorités gouvernementales ont notifié la création d’un ‘Comité de Justice juvénile’ pour vérifier la conformité des procédures vis à vis de la loi sur la Justice Juvénile adoptée au niveau fédéral en 2018. Dans un autre État du pays, le même Comité fonctionne et a récemment permis de soustraire 4 cas individuels de mineurs poursuivis par des Tribunaux pour adultes (parfois pour « terrorisme ») et de les référer à un Tribunal pour mineurs qui ne peut prononcer aucune peine de mort ni peine de prison à vie.

Le suivi des cas individuels par nos avocats-partenaires continue, malgré les restrictions liées à la pandémie, qui ralentissent ou reportent indéfiniment les procédures pour raison de tribunaux fermés temporairement, déplacements difficiles en prison ou dans les villages d’origine des mineurs. Initié à l’origine et préfacé par Vivere, ce travail a été soutenu tant dans sa mise au point technique que pour son budget. Ce document est disponible sur simple demande.

Iran.    Par ailleurs selon les statistiques publiées en mars dernier par Iran Human Rights Watch et Ensemble contre la peine de mort, l’Iran ‘‘confirme son statut de premier bourreau mondial per capita’’. En 2020, les exécutions capitales ont été au nombre de 267, dont 4 mineurs et 6 femmes. Et selon différentes sources les autorités n’annoncent pas toutes les exécutions.

5°          Coronavirus : un accès équitable aux vaccins pour tous !

Analogue à l’appel formulé par Vivere dans le rapport annuel 2020 nous recevons le message suivant des Amis de Amnesty International Belgique francophone : « Si les entreprises pharmaceutiques partagent leur savoir et leur technologie, d’autres entreprises pourront produire des vaccins contre la COVID-19 et nous pourrons mettre un terme à la pandémie sans laisser personne de côté. Agissez maintenant et appelez l’industrie pharmaceutique à jouer le jeu pour que tout le monde ait un accès équitable aux vaccins contre la COVID-19.

https://www.amnesty.be/veux-agir/agir-ligne/petitions/article/acces-equitable-vaccins?fbclid=IwAR2PYU96p_oiCmENTV_A-0MTCydkCUrLVMBS5ei6VmzAIie7F6iC5vjTJiA

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En vous remerciant toujours de votre attention sur ce travail, et à votre disposition pour tout renseignement que vous pourriez souhaiter recevoir.

Avec notre meilleure considération,

Le comité de Vivere