Brèves Avril 2024

Chères et chers Membres et Amis,

Voici quelques nouvelles du travail, toujours en résumé succinct mais nous restons à votre disposition pour fournir sur simple demande toute explication complémentaire.

 

1° Ukraine

 

  • Crimes de guerre : début mars dernier nous avons décidé de prendre en charge la défense légale d’une 13ème victime, Elena (prénom d’emprunt), âgée de 20 ans, ergothérapeute, originaire de Balakleya. C’est dans son village, en pleine rue et en plein jour, qu’elle a été enlevée par deux soldats russes, conduite à leur réduit, battue, violée. Peu après elle est allée porter plainte devant le commandant russe qui contrôlait alors la localité. Le jour-même elle est de nouveau enlevée par 5 militaires qui l’enferment dans une salle de torture, la brutalisent, lui forcent un pistolet dans la bouche afin qu’elle annule sa plainte par écrit, finissant par l’obliger à signer ce retrait de plainte.  Après la libération du village par les forces ukrainiennes Elena trouve le courage de dénoncer son calvaire. Lui manque alors l’appui technique d’un avocat pour formaliser les actes nécessaires à déclencher la procédure judiciaire. C’est là que nous intervenons avec notre courageux partenaire Me Gennady qui fait aussi le lien avec les délégués de la Cour Pénale Internationale. Nous travaillons à ce que le supplice d’Elena ainsi que celui de plusieurs autres victimes que nous défendons soit instruit et jugé à La Haye.

 

  • Assistance aux réfugiés au Monténégro : de décembre 2023 à mars 2024, 102  Ukrainiens (53 adultes et 49 mineurs) ont été pourvus en vivres, médicaments, produits d’hygiène. Des séances d’art-thérapie ont été organisées pour les enfants. Ces réfugiés proviennent de Lougansk, Dniepr,  Kharkiv, Odessa, Zaporojie,  Vinnitsa, Donetsk, Ternopil, Nikolaïev, Krivoy Rog, Irpen, Sumi, Marioupol, Kyiv et Kherson.

 

Pour rappel : depuis les premiers jours du conflit jusqu’à maintenant, sans interruption, notre mouvement poursuit un travail similaire en faveur des réfugiés ukrainiens en Transnistrie et en Pologne, ainsi que pour les déplacés de guerre en Ukraine-même dans la région de Kharkiv.

 

 

2° Syrie

Reçu de notre équipe locale :   « Ahmed est le 4ème enfant d’un couple modeste, déplacé par les combats puis, après plusieurs années d’errance, rentré au village pour trouver abri dans une maison de fortune, prêtée, car leur propre maison est complètement détruite à cause des bombardements de notre sale guerre.

Dans ce gîte, ni portes, ni fenêtres, avec au sol des couvertures et des bâches plastique. Toute la grande famille y vit ensemble. Les seuls meubles sont ces petits matelas d’éponge, par terre, pour s’asseoir, et dormir.

Le papa passe toute la journée à ramasser des morceaux du plastique pour les revendre, afin de pouvoir gagner le pain de sa famille. » 

 

 

Depuis 2014 notre soutien s’exerce sous forme de complément à l’allaitement maternel pour des nourrissons dont la maman, dans le contexte de guerre et précarité, n’a pas suffisamment du lait. 

Extrait du rapport annuel 2022 de Vivere : « La flambée des prix alimentaires mondiaux a également durement touché les Syriens, et ils ont du mal à mettre de la nourriture sur la table… https://news.un.org/fr/story/2022/11/1130222 … et le chef humanitaire de l’ONU de souligner l’importance de maintenir l’acheminement de l’aide au nord-ouest de la Syrie par le biais d’opérations transfrontalières depuis la Turquie, qui expireront d’ici la fin de l’année.»

On pouvait espérer un changement dans la situation globale du pays améliorant la vie de la population, mais à présent cela reste illusoire. De surcroît, les prix des produits sur place augmentent en rapport avec la diminution de la disponibilité.

Le montant du soutien mensuel par enfant a dû être doublé à la fin de l’année 2022 passant à 30’000 LS (livres syriennes) par nourrisson et par mois compte tenu de la dépréciation continuelle de la livre (US $ 1 =800 LS en 2019, passant à 4’000 LS en 2021, 4’800 en 2022, 14’000 dès la fin 2023), et de la constante paupérisation des familles.

Début 2024, 1$ valait 14’500 LS. Avec l’équipe sur place on réfléchit en permanence comment recadrer et adapter progressivement le montant du soutien pour le rendre réaliste et mieux servir les enfants ; l’aide est aujourd’hui de 150’000 LS (environ 10 CHF, soit € 10,27) par mois et par enfant/famille.

À présent l’appui est assuré pour 30 enfants par mois pendant 4 à 6 mois selon l’âge du nourrisson au moment de sa rencontre avec l’équipe et la possibilité d’introduire une alimentation complémentaire.

En février 7 nouveaux nourrissons bénéficiaires de ce soutien sont venus rejoindre les 23 assistés le mois précédent.

 

3° Burundi

Rappel :  l’action consiste à soutenir le troisième groupe de dix femmes travailleuses du sexe à travers une activité génératrice de revenus, selon leur volonté de sortir de la prostitution où l’extrême dénuement les a poussées ; partenaire ‘’Solidarité des femmes pour le bien-être social et le progrès’’, Bujumbura.

Deux bénéficiaires témoignent :  

  • « J’ai commencé à faire la prostitution quand le père de mon enfant m’a abandonnée, je n’en avais pas aucune autre choix pour vivre avec mon enfant mais avec le fonds de la SFBSP-Burundi qui est venu sur moi comme un don céleste j’ai commencé à faire le commerce des produits alimentaires et à côté de cela j’ai acheté une vache, je peux subvenir mes besoins quotidiens et j’ai abandonné totalement le travail illégal de la prostitution. »
  • «Après avoir reçu un don de la SFBSP-Burundi, j’ai commencé à faire le commerce des habits des femmes et filles, ma vie a changé, je suis heureuse car aujourd’hui je suis capable de faire vivre mes frères et sœurs, nous sommes des orphelins, je ne demande pas de l’aide à aucune personne, j’ai abandonné la prostitution alors qu’avant  j’étais une fille sans valeur dans ma famille et dans la communauté. »

 

    5°        Congo RDC

    • Sud Kivu. Projet conçu avec notre nouveau partenaire : le ‘‘Réseau Local de Protection des Civils’’, mis en œuvre  sur le littoral du Lac Tanganyika et le territoire Fizi, province du Sud-Kivu, jusqu’en territoire de Kalemie province de Tanganyika. En résumé il s’agit de contribuer au renforcement des mécanismes de protection des femmes défenseures des droits humains et femmes journalistes dans les zones en conflit durant la période électorale (avant, pendant et après les élections). Courant décembre dernier trois ateliers ont réuni 50 militantes et 20 représentants des autorités locales.

     

     

    • Nord Kivu.   Saisis du danger le 5 mars dernier Vivere et son partenaire à Goma, ‘‘Protection et Solidarité’’, décident dès le 8 mars une action ultra rapide pour la protection et la délocalisation de trois militantes des droits humains et de leurs familles, soit 17 personnes menacées de mort en territoire Masisi. Le projet est aussitôt mis en œuvre : Assistance d’urgence aux défenseures des droits Humains et journalistes réfugiées dans les camps de déplacés de Mugunga.  Coût total : CHF 2’271 (€ 2’331).


    Concernant les troubles violents secouant l’ensemble de cette région les amis d’Amnesty International Belgique communiquent : « Les combats se sont intensifiés dans l’est de la République démocratique du Congo entre l’armée congolaise et les membres du Mouvement du 23 mars (M23)….. Des milliers de civil·e·s sont à nouveau pris entre deux feux et ont besoin d’aide humanitaire de toute urgence alors que les violents affrontements ont repris autour de la ville de Goma » https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/autorites-proteger-aider-civils-face-violence-intensifie

     

    • Retour de la peine de mort. La République démocratique du Congo a décidé de rétablir la peine de mort au moment où des arrestations en cascade des personnes présentées comme des « traîtres » se poursuivent dans l’est du pays déchiré par des guerres depuis près de trois décennies. Un moratoire décrété depuis 2003 est donc levé par le pouvoir du président Félix Tshisekedi, selon une note circulaire de la ministre de la Justice, Rose Mutombo, signée le 13 mars dernier. D’après ce document, la peine sera appliquée aux coupables des actes de « traîtrise et d’espionnage ». Les réactions s’enchaînent. Les politiques, la société civile, les mouvements citoyens et défenseurs des droits de l’homme, tous critiquent la décision de Kinshasa. Reprendre les exécutions des personnes condamnées à la peine capitale fait « revenir le pays aux années sombres du Mobutisme », d’après Claudel Lubaya, ancien député national qui a réagi sur X (ex-Twitter).

     

    Nous vous sommes reconnaissants de votre attention sur ces activités et restons à votre entière disposition pour toute question y relative. Avec notre meilleure considération,

    Le comité de Vivere