R.D. CONGO

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Situation

Selon nous les principaux facteurs de déstabilisation faisant obstacle à une pacification durable de la région des Kivu (Sud et Nord) sont :

  • L’impunité bénéficiant encore à tellement de dirigeants décrédibilisés qui ont trempé dans des délits de corruption et des crimes de sang
  • Les ventes d’armes à des bandes & milices illégales
  • La convoitise des ressources minérales et végétales de la région, régulièrement pillées par des forces nationales et étrangères sans foi ni loi
  • Nourries par un ou plusieurs facteurs ci-dessus, les velléités séparatistes de telle et telle faction
  • La porosité des frontières permettant aux bandes armées étrangères de commettre des ravages sur sol congolais
  • L’efficacité relative, souvent même dérisoire, de la présence de 17’000 casques bleus de la MONUSCO, qui relève de l’échec des Nations Unies dans cette région du pays

Objectifs

1. Intensifier la lutte contre l’impunité en permettant à l’Auditorat militaire de siéger ‘en brousse’ afin d’instruire et de rendre jugement sur des dossiers d’accusation de militaires ou miliciens suspectés de crimes commis contre des citoyens (meurtre, viol ou violences sexuelles, torture, sévices physiques, autres actes inhumains et dégradants).

Partenaires au Sud Kivu : Tribunal militaire et UCPDHO
Partenaire au Nord Kivu : association Protection et Solidarité

2. Monitoring et alertes sur les crimes de sang, assistance médicale aux victimes. Assistance au long cours de personnes âgées dans un dénuement total.

Partenaire local : ACMEJ  

3. Soutien à de jeunes filles déscolarisées par suite des faits de guerre. 

Partenaire local : FEDA, Kazimia

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Réalisations 2022

1. Deux Chambres foraines ont été organisées, à Kabumbe en avril puis à Mutarule en août, au cours desquelles dix délits ont été jugés. Les 36 opérations menées depuis 2006 visent à :

  • Mettre en jugement des suspects de crimes de sang ou autres délits graves.
  • Donner à réfléchir aux criminels encore en liberté, comme à ceux qui seraient tentés de commettre des abus à l’avenir
  • Prouver à la population des territoires de Fizi et d’Uvira que la justice est, enfin, en marche pour connaître des souffrances qu’elle a eu à subir de la main de l’homme.


Le 21 août nous avons procédé à la 2ème indemnisation de dix victimes lésées dans leur droit à réparation. Des informations supplémentaires sur cette opération sont mentionnées dans le rapport annuel d’activités.

Au Nord Kivu Vivere soutient deux axes de travail : 

  • Réhabilitation scolaire de 10 mineures victimes de viol, et
  • Défense légale de 15 victimes de violences sexuelles.
 

2. Neuf civiles victimes d’agressions commises par des hommes armés ont reçu des soins médicaux. Trois militants menacés de mort par la milice qu’ils dénonçaient ont été mis en sécurité. Vivere accorde un renfort en moyens de communication et de transport à l’ACMEJ qui mène les enquêtes sur de vastes étendues du territoire. Quatre personnes âgées abandonnées et sans toit sont protégées à Katogota.

3. Prise en charge des frais scolaires (primaire et secondaire) de 19 adolescentes orphelines dont plusieurs filles-mères. Deux autres élèves sont soutenues en école professionnelle à Baraka.

Luttant depuis 2006 pour que les victimes Congolaises de violences de la main de l’homme soient non seulement reconnues comme telles par la justice de leur pays mais aussi qu’elles reçoivent une réparation matérielle pour le ravage subi, Vivere cosigne et soutient cet appel (lien ci-contre):  POLICY BRIEF – L’urgence pour la RDC de solder sa dette envers les victimes de crime de masse et revoir sa politique de réparation